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 Birds of ill omen - Iris W.

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Endre Payne
Endre Payne

DEATH IS MY BITCH
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MessageSujet: Birds of ill omen - Iris W.    Birds of ill omen - Iris W.  EmptyVen 11 Aoû - 22:37

Birds of ill Omen

Il pleuvait des cordes lorsque le camion te laissa au bord du trottoir. Le conducteur était un petit homme qui avait tout du porc. Son visage rougeaud trahissait son amour pour la boisson et son ventre arrondi sa passion pour la nourriture des aires de repos. Il cachait une calvitie avancée sous une casquette tâchée de moutarde, son haut humide témoignait de la chaleur qui régnait dans l’habitacle, et la gnôle qu’il s’enfilait tout en conduisant semblait n’avoir que peu d’effet sur lui. Il te parla de son ex-femme, de sa fille qu’il voyait à peine, de leur maison qu’ils avaient près de la frontière avant leur divorce. Il avait un chien, elle l’avait récupéré aussi. Tout ce qu’il possédait maintenant, c’était ce camion et le vieux matelas fatigué qui traînait à l’arrière, derrière des rideaux crasseux.

Aye, aussi gras et stupide que du bétail.

Il t’avait entretenu de ses nombreuses rencontres sur la route. Criminels évadés, adolescents en fuite, femmes battues, campeurs perdus. Il prenait souvent les marginaux qui levaient le pouce le long des sentiers, il en été un lui-même après tout. Il avait un don pour jauger les gens, qu’il disait, un flair de limier. Si on lui avait volé sa cargaison une fois, c’était à cause de ces enfoirés de mexicains, selon ses dires. Ses blagues volaient aussi bas que la chique qu’il avait la décence de cracher par la fenêtre, au moins. Un individu simple, méprisable, mais simple. Libre, à sa façon, éloigné des responsabilités, du fardeau gênant des liens sociaux.
D’une certaine manière, vous n’êtes pas si différents. Près de la route, loin des gens. Voyageant sans cesse, ignorant les normes sédentaires que la majorité de la population partageait.

Le voyage avait été plaisant. Son babillage incessant n’était interrompu que par la flasque qu’il portait à ses lèvres et par les rots qu’il dégageait sans gêne. Tu hochais la tête à ses remarques et tes pensées vagabondaient au loin, vers les nuages noirs et grondants, vers les toits si petits à l’horizon brouillée par la chaleur. Les panneaux étaient en grande partie effacés, seule la peinture de quelques lettres blanches avaient survécu aux ravages du temps et des éléments. Lorsque vint le moment, ce fut avec plaisir que tu finis par sortir de ton siège pour poser le pied sur un sol dur et inégal.

Le klaxon d’adieu sonna comme un glas dans cette rue déserte, vide de toute âme. Personne ne semblait habiter les sinistres bâtiments qui longeaient la route, qui projetaient des ombres étranges sur l’asphalte noirci par la pollution. La seule lumière provenait de l’unique restaurant des environs, phare de civilisation dans cette ville fantôme. Le dépit te vient facilement, cavalier. Ne m’appelle pas cavalier. C’est pourtant ce que tu es.

Pas de réponse ? Non, tu préfères franchir ces portes grinçantes pour quémander un toit et une assiette pleine. La poignée de pièce et les quelques billets dans ta poche ne permettent ni l’un ni l’autre. Va, ignore ces êtres imbéciles. Ils ne sont que du gibier pour la Chasse, s’empiffrant jusqu'à en exploser, comme pour faciliter leur traque. Ton argent sonne creux sur le bois usé du comptoir, ta voix frêle se brise en un chuintement grave, tu ressembles à ceux que tu poursuis, loque pathétique, toi qui chevauchait le vent et la tempête.

Qu’est-ce que je peux avoir à manger pour ça ? J’ai besoin d’un travail aussi, et de quelque part où dormir, si vous savez où.

Ta lèvre tremble et tes yeux sont humides. La honte te consume, tu sais qu’ici n’est pas ta place, tu lis la pitié dans les yeux de ton interlocuteur, le dédain dans celui des autres. Tu rages, tu enrages, et l’éclair dehors s’emporte avec toi, déchaînant son fracas étincelant. Mais tu te calmes, tu respires, tu te contrôles, comme si tu pouvait un jour te targuer de dompter ta foudre. Lorsque tu finis par ouvrir les yeux, de nombreux regards sont posés sur toi. Ils jaugent en silence ce nouveau venu débraillé, ils se moquent, ils rient.

Sauf une personne.

Elle sent la terre retournée et le bois de cercueil, le feu éteint et la tombe fermée. Sa présence hante les lieux, brillant en contraste avec les enveloppes vides aux sourires faux qui gobent avidement le contenu de leur assiette. Elle est pleine de vie, elle est pleine de mort, et tu crois entendre un cri dans chaque son, dans chaque tintement de couverts, dans chaque recoin de tes pensées. Au loin, la tempête redouble d’ardeur.

Peut-être aurait-il mieux fallu l'ignorer.
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Iris Wolstenholme
Iris Wolstenholme

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MessageSujet: Re: Birds of ill omen - Iris W.    Birds of ill omen - Iris W.  EmptySam 12 Aoû - 17:40

Birds of ill omen feat Endre Payne

   

Il fait nuit noir à présent, seul l’enseigne du home Cookin éclaire le chemin pour d'éventuelles âmes perdues. Le tonnerre gronde dehors, alors qu’à l’intérieur de l'établissement Iris se faufile entre les nombreuses tables tout en évitant les mains baladeuses des fils de Lucifer. Ce gang de motards, arriviste que les Midnighters ont de plus en plus de mal à tolérer. Malgré tout, la jeune rouquine continue, sourire aux lèvres à délivrer les commandes aux clients, lorsqu’une sensation étrange vint tirailler la Banshee. Elle ne sait pas pourquoi, mais s’arrête regardant par la fenêtre, laissant perdre son regard dans les abysses. Elle ne sait pas quoi, ni qui. Mais une sensation étrange se fait sentir. Quelque chose se prépare, se dégage de l’atmosphère. Peut-être était-ce simplement dû à l’orage ?

Secondes, minutes, heures, le temps défile à toute vitesse, si bien qu’elle s’arrête un instant entre deux commandes pour souffler un peu. Un gras double assis en face d’elle qui la relooke de la tête aux pieds alors qu’il devait avoir trente ans de plus qu’elle au moins. Malaise, elle se tourne alors, échappant de peu à une remarque déplacée. Ses yeux roulent d'exaspération alors qu’elle jette un rapide coup d’oeil au fond de la salle. Soudain perdue dans ses pensées, elle les observe au loin dans leur salle privée. Ils sont tous là, à rire, ceux qu’elle appelle depuis de nombreuses années maintenant “la famille”. Fées, sorcières, loups, humains, médiums et que sais-je encore. Les Midnighters, cette famille peu probable et dysfonctionnelle, mais tellement attachante au fond.

Elle ne peut retenir bien longtemps ce sourire qui vient d'apparaître aux creux de ses lèvres. Ils étaient tous différents et si semblables à la fois. Parmi eux, Kemden son meilleur ami, lui jette un regard plein de tendresse. Il sait combien il est dur de travailler dans ces conditions et encore plus depuis qu’elle n’avait pas réussi à régler son problème. Mais peu importe, du moment qu’il était présent, non loin d’elle. Seul sa présence comptée. Elle lui rendit son sourire, alors que doucement ses muscles se détendent peu à peu. Seigneur, qu’est-ce qu’elle aurait voulu être avec eux à cet instant, mais il fallait bien garder un oeil sur le restaurant, et sur les clients, histoire qu’il n’y est aucun problème.

L’orage gronda une nouvelle fois, alors que la propriétaire de l'établissement: Madonna s'affairait à la caisse, encaissant les clients lorsqu’un vent glacial s'engouffra à l’intérieur du restaurant. Stoppait dans son élan, la jeune femme resta planté là près de Madonna. Comme hypnotisé par le voyageur qui venait de pousser la porte. Elle le suivit du regard, ne perdant pas une miette des mouvements effectués par l’homme. Elle le toisa en silence tandis que les autres le dévisageaient telle une bête de foire. Ressentant une nouvelle fois cette sensation étrange. Ses muscles se raidirent presque instantanément, Iris déposa son plateau sur le comptoir, penchant légèrement la tête sur le côté. Que recherchait-il ? Qui était-il ? Il n’était certainement pas humain. Serait-ce une de ces nouvelles créatures qui se serait retrouvé par un heureux hasard aux abords de Midnight ? Avait-il de bonnes intentions ou de mauvaises ?

L’homme se présenta alors un peu plus loin au comptoir.  — “ Qu’est-ce que je peux avoir à manger pour ça ? J’ai besoin d’un travail aussi, et de quelque part où dormir, si vous savez où.” Demandait l’étranger à un des barmans présent alors que Madonna, la propriétaire des lieux, une Africaine âgée d’une quarantaine d’années environ s’apprêtait à aller à sa rencontre mais Iris lui saisit le bras d’un geste discret mais ferme, l'attirant en arrière discrètement.   — “ Qu’est-ce tu as ? ” Un simple regard, un mouvement de tête léger vers l’homme de la part de la rouquine. L’afro-américaine jeta à son tour un rapide coup d’oeil vers l’étranger se mettant sur la défensive. — Tu es sûre ? ” à Iris. Non elle n’était pas sûr, mais avec le temps, Iris avait appris à faire confiance à son instinct. ” Pas encore, mais vaux mieux que tu restes loin, le temps que j’éclaircisse tout ça. Tu veux bien patronne ?” Un petit sourire inquiet apparut au coin de ses lèvres. — Très bien, vas-y mais fait attention. Si tu as besoin d’aide, les autres ne sont pas loin. ” finit-elle par murmurer.

Iris s'éloigna alors, partant à la rencontre des deux hommes. Roberto, le serveur, et l’étranger. À quelques centimètres, la jeune rouquine pouvait mieux déceler sa détresse. Il n’avait pas l’air si dangereux - du moins, à première vue. —” Merci Roberto, je m’occupe de ce monsieur. (...) Bonjour monsieur, euh pour vous répondre pas grand-chose, mais… je suis sûre que la propriétaire des lieux acceptera de vous fournir au moins un repas et un toit pour cette nuit. Pour le job… nous verrons ça demain, à tête reposée si vous le voulez bien.” Enfin, s’il se tenait à carreau durant la nuit et ne faisait pas de vague. Finalement elle allait peut-être prolonger son service pour cette nuit, ne serait-ce que pour la sécurité de Madonna.


(c) naehra.

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MessageSujet: Re: Birds of ill omen - Iris W.    Birds of ill omen - Iris W.  EmptyLun 14 Aoû - 8:43

Birds of ill omen feat Iris. W

   

Tu n'écoutais déjà plus les balbutiements maladroits du jeune homme au comptoir, sa bouche tordue en une grimace gênée ne t'inspirais que colère. Il avait regardé ton maigre pécule avec tristesse, comme si l’idée de te voir crever de faim sous un pont le dérangeait. Comme s’il n’allait pas t’oublier une fois le seuil de sa maison franchie, une fois ses pieds confortablement installés sur une table basse. Tu ne veux pas entendre son refus, tu ne veux pas entendre ses excuses, et tu ne veux définitivement pas entendre le dégoût dans sa voix. Sa main tendue, ton argent en main, est balayée d’un revers méprisant. Tu es un cavalier, il devrait t’offrir tout ce qu’il a en échange de sa vie, il devrait vomir la terreur qui lui ronge le ventre, se pisser dessus à ta simple vue. Dans ton esprit, tu imagines ce que tu lui ferais, la sensation de tes phalanges ravageant son visage, le goût de son sang sur tes lèvres, le bruit qu’il ferait en mourant

Une voix douce te tire de ces visions extatiques, tes doigts - tendus tels des serres- refermés sur le col du serveur comme si tu allais le tirer par-dessus le bois marqué par l’âge pour lui faire cracher ses dents. En toi bouillonne une haine profonde, et tu fusilles des yeux celle qui ose interrompre le naturel chassé, revenant au galop.  
Sa crinière luisait comme les braises d’un âtre. Cet écarlate s’était étendue à sa bouche qui semblait trempée dans le sang. Sa peau, au contraire, évoquait l’émail des dents, l’ivoire des défenses, le blanc du marbre. Elle était belle, même si tu avais oublié jusqu'à la définition de ce mot, et tu la détestait un peu plus pour cela. Sa simple tenue de serveuse lui allait étrangement, malgré les taches de nourriture et de poussière, et ses cheveux si captivants étaient retenus en une simple queue de cheval, soulignant la finesse de son cou et de ses traits graciles.

Son ton se voulait calme. Ses paroles, rassurantes. Ses gestes étaient lents et pleins de grâces, animés d’une énergie qui vibrait sur sa peau aux poils levés alors que la distance se réduisait entre vous. Elle aussi avait senti quelque chose, un je-ne-sais-quoi étrange, une sensation distincte de danger familier. Tu avais mis le doigt sur quelque chose, et l’air en était devenu irrespirable, comme vicié par le brusque sursaut de ta mémoire défaillante, crachant ses bribes de souvenirs avec la réticence d’un banquier avide. Le mot te brûlait la gorge, s’attardait sur ta langue, frottait douloureusement les dents et il finit par sortir dans un souffle, deux syllabes putrides qui ne furent entendues que par nous, cavalier. Banshee.

Tes yeux plissés couleur ciel dévisagèrent une nouvelle fois la jeune femme, ton pied faisant involontairement un pas en arrière. Celle-ci n’était pas une femme-bête, stupide créature régie par un instinct animal et primitif. Ce n’était pas non plus une simple mortelle aux dons particuliers, fruits d’unions contre-natures entre des êtres supérieurs et de simples proies ignorantes. Elle marchait sur la mince corde entre les Mondes, elle traversait un voile que personne d’autre n’aurait pu traverser. Elle dansait avec les squelettes, riait avec les vivants, contemplait sans peur les hurlements sauvages de la Traque, se moquait de leur futilité. Elle criait, et criait, criait, criait.

Et la Mort répondait avec bienveillance.

Le tonnerre dehors lâcha son courroux une dernière fois, la pluie s’arrêtant nette, soumise à ton bon vouloir. Mais tu ne veux toujours pas l’admettre, cavalier, tu t’accroches à ce que tu crois être la vérité comme un noyé à un morceau de bois flottant. Et les récifs auront raison de toi. Le ton de ta voix se fait plus doux, tes yeux ne lancent plus la foudre, ta bouche n’est plus une mâchoire serrée aux dents grinçantes. De la main gauche, tu touches le rebord d’un chapeau inexistant, salut désuet d’un autre âge, mais ça non plus tu ne t’en souviens pas.
Ton regard gêné survole...Roberto, puis revient droit sur la jeune femme.

Aye ma’ame. Si la proposition tient toujours... Je n’ai pas mangé depuis deux jours. Laissez tomber pour le lit, je ne pense pas être le bienvenu par ici de toute façon, ce n’est pas ma place.

Et pourtant, ton sac se fait de plus en plus lourd, la sangle cisaille ton épaule, ton vieux blouson et sa doublure de laine pèsent plus que jamais. Tes yeux clignent de fatigue, et tes épaules tombent alors qu’une nouvelle colère jaillit, dirigée contre toi cette fois-ci. Sans surprise, le fracas dehors redouble d’ardeur, l’ozone courant sur ta peau aux poils dressés. Tu es toujours un homme, au fond, cavalier. Tu ramperais pour une main tendue, pour un sourire qui n’est pas forcé, pour une famille soudée autour de toi. C’est ce que tu avais avant, c’est ce que tu avais lorsque tu chevauchais la tempête.

Et tu as tout perdu.


(c) naehra.



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