Rider on the storm - Endre Payne

Date de naissance: 21 Octobre 1819 Age : 198 ans Origine :  Père anglais, mère finlandaise. Caractère : Froid - Têtu - Mélancolique - Sauvage -  Impulsif - Colérique - Volatile - Taciturne - Irritable - Acariâtre Profession : Agent d'entretient Créature surnaturelle? : Cavalier de la Tempête qui s'ignore en partie.  Allergie(s) : Sorbier Ce qu'il/elle déteste : La technologie Statut matrimoniale : Veuf depuis longtemps Crédits gifs : Ilium

Le terrible secret L’écho de leurs rires emplissait l’air en cette nuit sombre. Déjà les premières gouttes tombaient sur leurs capuches relevées, cachant dans leurs ombres les visages lisses aux joues duveteuses. Le vent agitait doucement les branches des arbres qu’ils longeaient, foulant de leurs pas l’asphalte sali par la crasse du quartier désert. Ce soir, ils étaient seuls au monde, maîtres de leur destin, capitaines de leurs âmes. Le plus vieux n’avait que dix-neuf ans. Le sourire qu’il affichait rassurait les peurs enfantines de ses compagnons plus jeunes, leurs poitrines gonflés par l’inquiétude et le désir de la cacher. Ils formaient un groupe ravagé par les ressentiments, les dissensions, les peines et les déceptions. Leurs aboiements rauques n’étaient qu’illusion, une façon pour eux de s’imposer, de briller dans l’univers que constituait leur bande. Les rires hystériques féminins encourageaient leur réflexe animal, la compétition qui faisait déjà rage entre les jeunes mâles aux allures de gamins. Des êtres humains dans toute leur splendeur, esprits rationnels dirigés par des pulsions étranges. C’est aux dieux qu’ils lançaient un défi ce soir-là. La cigarette à la bouche, la bouteille à la main. D’abord des lâches sobres, devenus courageux par le pouvoir de l’alcool, ils avançaient toujours, ignorant les cris de colère de l’orage qui retentissait au-dessus d’eux. Leurs pensées fatiguées avaient choisi d’ignorer ce que leur corps leur criait, le fracas des sabots sur un sol de nuages, la brise devenue tempête hurlante, déformant les vêtements de par son souffle humide. La foudre frappait de ses serres le flanc des montures, accompagnant la folle chevauchée comme un tambour battu avec ardeur. Dans le ciel, l’orage grondait d’une rage frénétique, un cor de chasse résonnant dans le lointain. L’écho de leurs rires n’emplissait plus l’air en cette nuit sombre. Les gouttes ne tombaient plus sur leurs capuches relevées. Ils n’essayaient plus de s’impressionner, ils n’essayaient plus de briller, pas depuis que qu’ils t’avaient vu, cavalier.

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<a href="http://midnighttown.forumgaming.fr/u22"><reserver>Andrew Lincoln</reserver></a> <i>+ Endre Payne</i>

Riders on the storm
Into this house we’re born

Tu es né près des braises d'un feu, sur des couvertures jetées à la va-vite, dans un monde de sang et de douleur. Dehors, la neige s’accumulait sur les rebords des fenêtres, couvrant de givre le fragile verre des carreaux. Au loin, le cheval de ton père hennissait doucement, sa grande forme sombre luisante abritée par un maigre porche. Tu te souviens du son de ses sabots sur le sol, de ses reniflements sonores.
Ta mère, sur ton front encore humide, déposa alors un bonnet de crin, forgeant ton destin près des ruines d’un âtre aux étincelles dansantes. Endre, qu’elle t’appela, Endre, le cavalier, celui dont la vie est vouée au cuir de la selle, au fer des éperons. Ironie des Dieux ou simple divagation d’une femme emplie de douleur et d’amour pour un être rose aux mouvements frénétiques.

Riders on the storm
Into this world we’re thrown

Tu grandis au côté de ton père, ta mère souffrante ne quittant plus votre maison. Vous arpentez ensemble l’étendue sauvage de l’Amérique, théâtre de conquête sanglante, de guerres absurdes et d’escarmouches vicieuses qui nourrissent la haine entre ces deux peuples.
Il chasse, ton géniteur, mais pas seulement les animaux. Sur la croupe de son cheval l’on trouve du gibier comme des cadavres humains. Les peaux-rouges rapportent plus, qu’il dit. Les contrebandiers blancs ont plus de valeur vivants. Un noir vaut autant s’il respire que si sa poitrine ne bouge plus. En ces temps troubles, l’argent rentrait, ton père buvait, ta mère pleurait.
Le soir venu, la voix grave était remplacé par la douceur féminine de ta mère. Le froid avait sculpté ses traits exquis et ses yeux glacials portaient encore les traces de sa vie dans le nord de l’Europe, un côté sauvage qui ne la quittait jamais. La nuit, près du feu, alors que l’orage grondait, elle te racontait les légendes de son pays, les contes destinés à effrayer les enfants comme toi. Et tu buvais ses paroles comme ton vieux s’enfilait les bouteilles.

D’enfant, tu es devenu adulte à ton tour. Des années se sont écoulées après la mort de ceux qui t’ont donnés la vie. Ta mère avait lâché son dernier souffle le printemps de tes dix-sept ans, elle semblait dormir, assise sur sa chaise à bascule, un vieux châle couvrant ses genoux. Ton père avait fini par devenir la proie de ceux qu’il traquait sans relâche, et il n’était jamais plus réapparu. Tu as pris femme, comme ton père avant toi et son père avant lui. Ses cheveux blonds emplissent tes pensées et, même si son visage s’efface de ton esprit, son rire tourne en boucle dans ton crâne vide.
Le bonheur n’a jamais réellement béni ta famille. Dans les pas de ton géniteur, tu chasses toi aussi, tu tues pour quelques pièces que tu gaspilles en boisson. Tu joues, aussi, dépensant des fortunes que tu n’as pas, bluffant devant des gens que tu ne devrais pas tromper, te battant avec ceux que tu ne dois pas approcher. Et c’est ainsi que tu meurs, l’année de tes trente ans. Ivre, dans une ruelle sale, pour un chapeau qui leur plaisait, pour une paire de bottes neuve. Tu résistes, tu mords, tu cries et tu frappes. Puis tu halètes, tu tombes, tu tousses et tu crèves.

Te souviens-tu de ce qu’il se passe après ? Te souviens-tu du tonnerre grondant au dessus de ton cadavre ? Te souviens-tu des hurlements, des cris d’extases ? Des sabots et des hennissements, du sang et des larmes ? Te souviens-tu de ces décennies passées à cheval ? Du plaisir de la chasse, de l’ivresse divine de la traque, de la jouissance de cette chevauchée furieuse à travers les cieux ? Te souviens-tu de l’appel de l’éclair, des muscles puissants de ta monture, roulant entre tes cuisses ? C’est ce que tu es, cavalier. Tu peux fuir autant que tu veux, tu peux te cacher derrière des sorts, tu peux oublier ta vie passée, oublier tes frères d’armes, mais tu ne peux pas effacer ce que tu es.

Chronologie partielle: